Résumé
Extrait : “L’objectif d’atteinte du bon état écologique des eaux par la directive cadre sur l’eau (directive 2000/60/CE) contraint les Etats membres européens à mesurer et corriger les impacts des perturbations anthropiques lorsque celles-ci empêchent manifestement la réalisation de cet objectif. Or il existe deux grands types d’ouvrages anthropiques transversaux sur les cours d’eau : les barrages et les seuils. Les premiers entravent le lit majeur alors que les seconds n’entravent que le lit mineur. Barrage ou seuil, la bibliographie générale leur impute les mêmes impacts sur les peuplements piscicoles. […]
Depuis quelques années, il est constaté une perte de 30 à 50% de la biomasse piscicole dans les cours d’eau (Fischnetz, 2004). L’étagement des cours d’eau en est un des facteurs. Cet effet « retenue » est un des impacts majeurs dont les peuplements piscicoles souffrent.
La synthèse des données du réseau de contrôle de surveillance (Unité connaissance et information sur l’eau, DiR2 de l’ONEMA, 2007-2008) montre que cette problématique d’étagement des cours d’eau est particulièrement présente sur la région avec toutefois une disparité entre la Bretagne et les Pays de la Loire. Il a été mis en évidence que les espèces rhéophiles sont particulièrement menacées par les barrages sur le bassin Loire-Bretagne (Pesme & Richard, 2000). Conscient de l’importance de cette perturbation, le SDAGE Loire-Bretagne prévoit dans son élaboration une réduction de l’impact des seuils. Il y a donc une forte demande de la part des SAGE qui doivent se définir un objectif de taux d’étagement et mettre en œuvre des travaux de restauration. C’est pour répondre à ces constats et besoins que cette étude vise à :
- préciser et objectiver le poids de cette perturbation par rapport à l’état écologique du point de vue du peuplement piscicole
- étudier l’évolution de l’impact sur les peuplements en fonction de l’intensité de l’étagement
- apporter des éléments techniques permettant de définir un seuil à partir duquel l’impact écologique devient significatif et compromet l’atteinte du bon état écologique afin de guider et prioriser les actions de restauration.”