Résumé
Les substances per- et polyfluoroalkylées, désormais bien connues du grand public sous l’acronyme anglais PFAS, ou leur qualificatif de « polluants éternels », regroupent un large éventail de molécules aux propriétés uniques. Leur persistance et la mobilité de certaines d’entre elles, combinées à des décennies d’utilisation généralisée dans les processus industriels, les mousses anti-incendie et les produits de consommation, ont entraîné leur présence dans tous les milieux, et leur accumulation dans le corps humain et dans les organismes au sein des chaînes alimentaires.
Aujourd’hui, les PFAS font régulièrement la une, tant dans la presse généraliste que spécialisée, en raison de leurs effets potentiels ou avérés sur la santé. Cette attention médiatique de la contamination des milieux et de l’imprégnation des populations humaines permet une prise de conscience sociétale et une évolution des normes et des réglementations. En France, une loi vient d’être adoptée, visant à interdire ces composés dans un nombre limité de produits et à instaurer une redevance pour les industriels responsables des rejets.
Dans ce contexte, le présent rapport vise à faire le tri entre les éléments scientifiques avérés et ceux non établis afin de dresser un état des lieux solide sur les connaissances scientifiques disponibles sur ces molécules. Au moyen de l’audition d’experts incontestés des domaines de l’écotoxicologie, l’épidémiologie, la chimie de l’environnement et la chimie analytique, et d’une étude poussée de la bibliographie scientifique disponible, l’Académie des sciences fournit ici son analyse et énonce plusieurs recommandations.