Gestion quantitative et milieux aquatiques : premières approches (2011-2016)

Thématique | Gestion quantitative | Publié le 18 mai 2016
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Dès 2011, le Creseb a été associé aux réflexions menées au sein des CLE sur la gestion quantitative de la ressource en eau et de ses interactions avec les besoins des milieux aquatiques. Ses travaux ont permis de préciser les besoins autour de ces questions, d’apporter des réponses en termes de connaissances et d’organiser la coopération et la co-construction entre scientifiques et acteurs de la gestion intégrée de l’eau autour d’un guide méthodologique, véritable outil d’aide à la décision.

Emergence des questions

En 2010, la Commission Locale de l’eau (CLE) du SAGE Ellé Isole Laïta mène une réflexion globale sur la gestion quantitative de la ressource. Deux études sont menées en parallèle : une étude DMB (Débit Minimum Biologique) et une étude bilan / besoins / ressources. Ces deux études devaient permettre à la CLE d’étudier toutes les alternatives possibles à la construction d’un barrage en amont de l’Ellé, tout en garantissant quand même l’approvisionnement en eau pour la satisfaction de tous les usages, sans pénaliser le milieu aquatique.

Mais au vu des premiers résultats surprenants issus de l’étude DMB, la CLE s’est beaucoup interrogée sur la fiabilité des outils associés au DMB et les méthodes de calcul : était-ce le bon outil pour appréhender la gestion quantitative de la ressource à l’échelle du bassin ? Les méthodes sont-elles adaptées aux cours d’eau bretons ? Comment interpréter les résultats de l’étude pour permettre à la CLE d’identifier des scénarios de gestion de débit impactant le moins possible le milieu ?…

Approfondissement du besoin avec les acteurs

C’est pour obtenir un éclairage scientifique sur ces questions que le Creseb, ainsi que le pôle d’éco-hydraulique Onema – Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse – Irstea ont été sollicités dès 2011. Il s’est avéré que d’autres territoires en Bretagne partageaient ces interrogations ou avaient déjà réalisé une étude de détermination des DMB : Rance Frémur, Vilaine, Odet, Aulne et Elorn. Un travail d’approfondissement des besoins des acteurs de la gestion intégrée de l’eau a été réalisé par le Creseb en lien avec les animateurs de SAGE et de BV impliqués dans les travaux. Cela a donné lieu à la synthèse des besoins des territoires autour de 3 groupes de questions :

  • Quels sont les enjeux associés à la définition des DMB ? Comment combiner enjeux écologiques (alimentation et fonctionnement des écosystèmes aquatiques) et pressions d’usage (prélèvement et/ou dérivation), tout en comprenant mieux la morphologie, l’hydraulique, la biologie et le cycle hydrologique de la rivière ?
  • Selon quelle(s) méthode(s) calculer des DMB ? Avec quelles données et selon quel protocole ? Est-ce que cela est adapté aux différents types de cours d’eau bretons ?
  • Comment interpréter et utiliser les résultats découlant des méthodes de calcul des DMB, en fonction des différents types de cours d’eau breton ? Quels sont les étapes et les éléments d’aide à la décision que la CLE peut mobiliser pour étudier différents scénarios de gestion de débits ? Comment prévoir les impacts sur la biologie ? Quelle est la faisabilité d’imposer un /des débits par rapport aux usages ?
Synthèse de l’analyses des besoins, Creseb 2011 – Déclinaisons de la question originale posée au Creseb en sous questions plus précises. Travail réalisé à partir d’entretiens menés avec les acteurs de la gestion intégrée de l’eau et les scientifiques entre mars et avril 2011. Téléchargement (108,11 Ko)

Constitution d’un groupe de travail dédié

En regard de ces questions, un réseau de personnes ressources, d’experts et de scientifiques a été constitué par le Creseb. Il est composé d’acteurs locaux (membres de CLE, animateurs de SAGE et de bassins versants, Fédérations pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique,…), d’acteurs scientifiques (de l’Onema, des Universités de Rennes 1 et Rennes 2, d’Agrocampus Ouest, de l’Inrae, de l’Irstea et du BRGM) et d’acteurs institutionnels (de la DREAL, des DDTM et des MISE).

Scientifiques

  • Philippe BARAN (pôle Onema – IRSTEA – IMFT –écohydraulique)
  • Nadia DUPONT et Simon DUFOUR (Univ. Rennes 2 –hydromorphologie / usages)
  • Dominique OMBREDANE (Agrocampus Ouest – écologie)
  • Laurent LONGUEVERGNE (Univ. Rennes 1 – hydrogéologie)
  • Bruno MOUGIN (BRGM – hydrogéologie)
  • Nicolas LAMOUROUX (Cemagref Lyon – hydraulique)
  • Christophe CUDENNEC (Agrocampus Ouest – hydrologie)
  • Jean-Marc ROUSSEL (INRAE – écologie)
  • Philippe DAVY (Univ. Rennes 1 – hydrogéologie)

Acteurs des territoires, experts et services institutionnels

  • Romain SUAUDEAU et Vanessa THORIN (SAGE Ellé Isole Laïta)
  • Ronan LE BARS (chargé de mission CTMA Isole Ellé)
  • Séverine CHANONY (chargée de mission CTMA Ellé amont)
  • Xavier LAURENT (Coeur Emeraude) et Alice LANDAIS (Rance)
  • Flore SALAUN (SAGE Vilaine)
  • Anne-Sophie BLANCHARD (Odet)
  • Catherine MORET et Lucie CHAUVIN (Baie de Lannion)
  • Nathalie BERNARD (Aulne)
  • Philippe MASQUELIER (Elorn)
  • Anne-Laure CAUDAL (fédération de pêche 56)
  • Nicolas BOURRE (fédération de pêche 29)
  • Hubert CATROUX (fédération de pêche 22)
  • Gwénaël ARTHUR (fédération de pêche 35)
  • Alix NIHOUARN (ONEMA DIR Bretagne)
  • Nicolas POULET (Onema DAST)
  • Bénédicte AUGEARD (Onema DAST)
  • Sophie SAUVAGNAT et Stéphan GAROT (DDTM29)
  • Philippe HOURMANT (DDTM56)
  • Serge LE DAFNIET, Olivier NAULEAU et Carole DUVAL (DREAL Bretagne)
  • Claire FLOURY (Agence de l’Eau RM&C)
  • Yvan HURVOIS et Philippe SEGUIN (Agence de l’Eau Loire Bretagne)
  • Solène BRUNEL et Régis BOUVIER (Conseil général 35)
  • Nathalie BARRAIS (Conseil général 29)
  • Yvan HURVOIS et Philippe SEGUIN (Agence de l’Eau Loire Bretagne)
  • Claire FLOURY (Agence de l’Eau RM&C)
  • Sophie SAUVAGNAT et Stéphane GAROT (DDTM29)
  • Philippe HOURMAUD (DDTM56)
  • Florence MASSA (Région Bretagne)

Etat des lieux des connaissances

Au second trimestre 2011, un premier état des lieux des connaissances et outils disponibles a été réalisé par la cellule d’animation du Creseb. Cet état des lieux est composé d’une base documentaire listant les publications scientifiques et techniques recensées, ainsi qu’une synthèse des connaissances en 8 pages. Ces documents ont été validés par les scientifiques impliqués dans les travaux, ainsi que par le Comité Scientifique et Technique du Creseb.

Identification des besoins de connaissances complémentaires

Dès 2011, les échanges entre les acteurs de la gestion intégrée de l’eau et les acteurs scientifiques, ainsi que l’analyse croisée des besoins et des connaissances et outils disponibles ont montré :

  • qu’il existe des confusions sur les outils associés au DMB (méthodes micro-habitats) et leur cadre d’utilisation,
  • qu’il est nécessaire d’avoir un questionnement préalable sur : mais au fond, pourquoi faire un DMB ? Dans quelle réflexion locale cela s’insère-t-il ?

En effet, les méthodes micro-habitats peuvent être utilisées selon 2 approches :

  • sur un ouvrage : pour définir un débit à réserver à l’aval ou au droit d’un ouvrage (démarche obligatoire),
  • sur un bassin complet : pour appréhender la gestion quantitative de la ressource, tout en intégrant la préservation des milieux.

L’état des lieux des connaissances et outils disponibles réalisé par la cellule du Creseb répond au premier point.
Sur le 2ème point, les connaissances et les outils existent mais la démarche globale pour appréhender la gestion quantitative de la ressource doit être mieux formalisée. Cette démarche est à mettre en regard d’un enjeu fort pour les CLE : la conciliation des usages, tout en préservant la qualité biologique des cours d’eau, et notamment en période d’étiage, et cela même pour les portions de cours d’eau ne présentant pas d’ouvrage.

Débit Minimum Biologique et méthodes microhabitats – Mais au fond … Qu’est-ce que c’est un DMB ? A quoi ca sert ? – 1/Définition du Débit Minimum Biologique / approche originelle sur un ouvrage, 2/Approche à l’échelle d’un bassin complet – Note de synthèse réalisée par le Creseb en 2011 – Téléchargement (50,82 Ko)
Evaluer les conditions nécessaires au développement de l’écosystème aquatique | Cas du Débit Minimum Biologique

Co-construction d’une démarche globale

La démarche / méthodologie globale permettant d’appréhender la gestion quantitative de la ressource intégrant la préservation des milieux aquatiques est complexe à conceptualiser.

Dès 2012, des travaux collaboratifs entre scientifiques et acteurs de terrain ont été menés sur des territoires pilotes afin de formaliser une démarche globale basée sur des exemples concrets, et capables de s’adapter aux différents contextes locaux pouvant se présenter en Bretagne. Ils ont abouti à la rédaction d’un guide méthodologique à destination des territoires.

Truite Fario
Méthode pour une gestion quantitative équilibrée de la ressource intégrant les habitats piscicoles

En savoir plus

Le site Web du Creseb

Depuis sa création, le Creseb est interpellé sur la question de la gestion quantitative de la ressource en eau en lien avec les milieux aquatiques.

Le Creseb accompagne des projets de recherche sur cette thématique, organise régulièrement des journées d’échanges avec les scientifiques et les acteurs de la gestion intégrée de l’eau. De nombreuses ressources documentaires sont également référencées sur son site.

Retrouvez ici l’ensemble des contenus référencés sur le site du Creseb ayant attrait à cette question.