CGLE 2014 | Comment aborder le Débit Minimum Biologique dans la gestion quantitative de la ressource en eau ?

Evènements | Séminaire | Publié le 29 janv. 2014
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Type : Séminaire « Sciences et décision publique »
Date : 29/01/2014
Lieu : Rennes
Organisation : Creseb
Public cible : Scientifiques et acteurs de la gestion intégrée de l’eau

Dans le cadre du séminaire « Sciences et décision publique » de la 15e édition du Carrefour des gestions locales de l’eau (CGLE 2014), le Creseb a proposé un atelier dédié à la coopération acteurs/chercheurs sur la thématique de la gestion quantitative de l’eau et du débit minimum biologique.

Dans le cadre des réflexions au sein des CLE sur la gestion quantitative de la ressource en eau et de ses interactions avec les besoins des milieux aquatiques, des questions sur les Débits Minimums Biologiques (DMB) ont émergé. Pour y répondre, des scientifiques ont étudié différents domaines thématiques : hydrologie, morphologie, habitats piscicoles, et ont travaillé à leur articulation. Les travaux conduits en collaboration avec les acteurs territoriaux, ont abouti à la co-construction d’une méthode détaillant les phases et le contenu d’une démarche pour une gestion quantitative équilibrée de la ressource en eau intégrant les habitats piscicoles. Ce séminaire est l’occasion de présenter les résultats et d’échanger sur les modalités de coopération et de co-construction entre scientifiques et acteurs de la gestion intégrée de l’eau mises en œuvre dans le cadre de cette expérience.

Questionnements initiaux et démarche

Lors de la première partie de l’atelier, les contributions des différents acteurs scientifiques et des territoires impliqués alimentant la démarche globale pour aborder la gestion quantitative de la ressource ont été présentées.

Retours sur les interventions
  • Emergence des réflexions au sein du bassin versant de l’Elle Isole Laïta
    Intervenants : Marcel JAMBOU (Président du Syndicat Mixte et de la CLE du SAGE Elle Isole Laïta) et Romain SUAUDEAU (Directeur du Syndicat Mixte et animateur du SAGE Elle Isole Laïta) – p3
  • Présentation de la démarche d’aide à la gestion quantitative de la ressource en eau.
    Intervenant : Philippe BARAN (Ingénieur à l’ONEMA, pôle Ecohydraulique) – p.8
  • Identification des déséquilibres quantitatifs hydrologiques.
    Intervenants : Laurent LONGUEVERGNE (Chercheur à l’Université Rennes 1) et Romain SUAUDEAU (Directeur du Syndicat Mixte et animateur du SAGE Elle Isole Laïta) – p.12
  • Facteurs autres qu’hydrologiques impactant les populations piscicoles – Caractérisation des populations piscicoles.
    Intervenant : Dominique OMBREDANE (Enseignante-chercheur à Agrocampus Ouest) – p.23
  • Spatialisation des enjeux piscicoles en lien avec l’hydromorphologie.
    Intervenants : Simon DUFOUR (Enseignant-chercheur à l’Université Rennes 2) et Nadia DUPONT (Enseignante–chercheur à l’Université Rennes 2) – p.31
  • Comment mieux appréhender l’habitat des espèces et son évolution en fonction du débit ?
    Intervenant : Philippe BARAN (Ingénieur à l’ONEMA, pôle Eco-hydraulique) – p.37
  • Appropriation de la démarche par les acteurs territoriaux
    Intervenants : Marcel JAMBOU (Président du Syndicat Mixte et de la CLE du SAGE Elle Isole Laïta) et Romain SUAUDEAU (Directeur du Syndicat Mixte et animateur du SAGE Elle Isole Laïta) – p. 43
Supports de l’ensemble des présentations – Téléchargement (5,36 Mo)

Modalités de coopération et de co-construction acteurs / chercheurs

Pour la seconde partie de l’atelier, il était proposé de revenir sur les modalités de coopération et de co-construction mises en œuvre dans la cadre de ce projet, et plusieurs interrogations ont été mises en débat.

Si l’intérêt de la co-construction et de l’échange entre les acteurs des territoires et les acteurs scientifiques est démontré dans le cadre d’un tel exercice, quel est l’intérêt de chacun à s’impliquer dans ces travaux ?

Hormis l’intérêt pour la thématique, certains chercheurs sont intéressés par l’opérationnalité offerte par une implication dans ce type de projet collaboratif. Cela peut permettre de réutiliser ou tester certains outils de la recherche sur le terrain. Par ailleurs, ce type de projet a une vertu pédagogique car il a permis d’impliquer des étudiants de différentes disciplines. Enfin, les questionnements initiaux du territoire peuvent venir nourrir des questions de recherche d’intérêt pour les chercheurs.

Une des réelles plus-values de ce type de projet réside également dans l’implication de scientifiques de différentes disciplines et dans l’articulation des différentes thématiques permettant notamment d’imaginer de futures collaborations de recherche.

La question des données joue également un rôle central dans les coopérations pouvant être développées entre acteurs scientifiques et acteurs des territoires.

Sur le territoire, différents acteurs ont été impliqués dans le projet parmi lesquels le Président de la CLE et l’animateur de SAGE. Les questions qui se posent alors sont : comment impliquer l’ensemble des acteurs de la CLE ? Comment transférer l’ensemble de ces éléments pour une appropriation par les membres de la CLE, voire l’ensemble des acteurs concernés du territoire ?

Si le facteur « temps » constitue une limite dans les collaborations, il est nécessaire pour établir une relation de confiance entre les différents acteurs. Les différents échanges tout au long du projet avec les acteurs du territoire, sur le terrain et entre les chercheurs se sont révélés très riches et ont permis une restitution des résultats au fil de l’eau.

La démarche qui est proposée offre une large place aux acteurs du territoire : il ne s’agit pas de fournir une valeur « miracle » de débit mais à partir de scénarios négociés, d’en évaluer les impacts et de proposer des mesures. Le scientifique n’amène pas de solutions toutes faites. L’alimentation mutuelle pour construire des scénarios de gestion pertinents est extrêmement important.

Les échanges ont également permis d’aborder la question de l’incertitude, la démarche proposée montrant la manière avec laquelle il est possible d’avancer en dépit de l’incertitude sur certaines connaissances, l’importance étant de communiquer et de partager cette incertitude avec les acteurs du territoire.

Pour les autres territoires, comment se ressaisir des résultats de ce travail qui seront valorisés dans un guide méthodologique diffusé au printemps 2014 ? Certains des volets de cette démarche déclinés dans le guide n’ont pas été déroulés sur le territoire de l’Ellé Isole Laïta. Ainsi cette démarche est amenée à être complétée et/ ajustée par des retours d’expériences sur des territoires volontaires.

Ressources complémentaires

Truite Fario
Méthode pour une gestion quantitative équilibrée de la ressource intégrant les habitats piscicoles
Débit Minimum Biologique et Gestion quantitative de la ressource en eau | Guide méthodologique
Le site web du Creseb

Depuis sa création le Creseb est interpellé sur la question de la gestion quantitative de la ressource en eau en lien avec les milieux aquatiques.

Le Creseb accompagne des projets de recherche sur cette thématique, organise régulièrement des journées d’échanges avec les scientifiques et les acteurs de la gestion intégrée de l’eau. De nombreuses ressources documentaires sont également référencées sur son site.

Retrouvez ici l’ensemble des contenus référencés sur le site du Creseb ayant attrait à cette question.